En regard des chocs qui secouent un monde en pleine transition, les aménageurs sont appelés à requestionner leurs modes de faire en vue de réorienter la fabrique urbaine vers d’autres possibles, plus souhaitables et soutenables. Saint-Etienne après avoir été fragilisée par la crise industrielle des années 1980 et 1990, renoue pas-à-pas avec la prospérité. La ville phoenix, expression employée lors d’un récent Atelier Projet Urbain à Euralens, offre à Saint-Etienne une perspective stimulante pour qualifier la renaissance engagée au début du siècle. Par cette entrée du « pas de côté », l’EPA Saint-Etienne, créé il y a maintenant 14 ans, voudrait illustrer la manière résolument alternative de concevoir son rôle d’aménageur, affranchi du prêt-à-penser urbanistique et de ses solutions prêtes-à-l’emploi qui aboutissent inexorablement à des formes de ville générique, semblables les unes aux autres.
 
L'EPA Saint-Etienne ponctuera d’exemples d’opérations d’aménagement témoignant d’une démarche « chemin faisant » de la fabrique urbaine, à la fois soucieuse de faire avec (que ce soit le patrimoine industriel, ou bien les friches et sols pollués) et de faire ensemble (par la pratique et l’appropriation habitantes). A travers un tour d’horizon des 970 hectares du projet de redéveloppement urbain – partant de l’entrée en ville de Pont de l’Ane-Monthieu jusqu’au quartier créatif de Manufacture Plaine-Achille en passant par l’écoquartier d’affaires de Châteaucreux, sans oublier le cœur de ville et la réactivation de ses quartiers historiques – l’EPA donne à voir comment, dans une ville industrielle comme Saint-Etienne, une utopie devient concrète !